sábado, 6 de fevereiro de 2010

3 toubabs à Touba

Touba est le nom d’un arbre qui pousse au paradis. Et toubab est le nom que l’on donne aux gens à la peau pâle, qui vivent ou touristent au Sénégal (j’ignore si dans d’autres pays on nous appellerait aussi toubabs). Le mot toubab vient du mot toubib, en arabe, qui veut dire médecin, parce qu’avant les médecins en Afrique étaient blancs.

Mardi passé, nous sommes partis pour Touba, au centre du Sénégal, avec un but bien précis : célébrer le grand Magal, qui avait lieu cette année le 5 février. Considéré comme la plus grande manifestation religieuse en Afrique, le grand Magal est célébré chaque année depuis 115 ans dans la ville de Touba. Une semaine durant, les fidèles de la confrérie mouride commémorent le retour d’exil et la mémoire du serigne Touba (marabout de Touba), dans une ambiance de spiritualité et de ferveur religieuse marquées par des rituels de prières dans les nombreuses mosquées de la ville. Touba accueille pour l’occasion près de 4 millions de pèlerins provenant des différentes régions du Sénégal et même de l'étranger.

Touba fut fondée en 1887 par Cheikh Amadou Bamba Mbacke (1853-1927) Fondateur de la confrérie musulmane mouride, Bamba est le descendant direct d’une lignée de marabouts (chefs spirituels musulmans). On l’appelle également Khadimou Rassoul, serviteur privilégié du prophète. Il mena une vie de dévot et d’adoration divine en prêchant la bonne parole. Chef religieux farouchement opposé à la politique d’acculturation religieuse imposée par les colonisateurs français, il réussit à convertir à l’islam plusieurs monarques de la région, avant d’être contraint par les Français à s’exiler au Gabon durant 7 ans. En 1895, Bamba rentra d’exil et fit construire la grande mosquée de Touba, qui abrite aujourd’hui son mausolée. C’est depuis le retour d’exil de Chekh Amadou Bamba que le grand Magal est célébré.
L’un des moments forts de cette manifestation est l'apparition du Khalif (chef des marabouts) général des mourides à la grande mosquée Serigne Touba. Le Khalif Serigne Bara Mbacké, plus haut dignitaire des mourides, officie des cérémonies religieuses et s'adresse aux fidèles pour prêcher l'esprit et la philosophie mourides, où le spirituel cohabite avec une vie active et laborieuse.

(Driss Hidass, MAP, http://www.casafree.com/modules/news/article.php?storyid=42877)
Le terme mouride provient de l’arabe murid, qui signifie vouloir. Il s’associe à la quête spirituelle et explique la dévotion des fidèles envers leur marabout, qui peut aller jusqu’à l’idolâtrie. «La confrérie est organisée selon une structure féodale, fondée sur l’obéissance totale à une autorité spirituelle, le Khalife général, descendant en ligne directe du fondateur de la confrérie». La confrérie mouride est la plus importante au Sénégal, et elle est présente au Sénégal et en Gambie. Issu de la confrérie soufie (un courant de pensée mystique de l’islam originaire de Fès au Maroc), le mouridisme est marqué par l’extrême importance donnée au travail et le respect de la doctrine soufie. Le mouridisme est également fortement lié à la culture wolof, avec les valeurs d’entraide, de solidarité et d’hospitalité (teranga en wolof). (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mouridisme)

Tous les pèlerins qui viennent à Touba pour le grand Magal sont assurés de trouver gîte et nourriture puisque durant toute la durée du grand Magal, tout se partage, on vit en communauté dans la convivialité, le bonheur et la simplicité. Nous avons fait l’expérience de la légendaire teranga sénégalaise en débarquant chez des gens que nous ne connaissions ni d’Eve ni d’Adam et qui nous ont hébergés à bras ouverts durant 2 jours et 2 nuits. Ils prenaient un réel plaisir à accueillir dans leur demeure leurs amis à visages pâle en insistant pour que nous restions plus longtemps. J’ai vraiment senti que nous ne sommes qu’une seule grande famille humaine, que partout où je vais, des gens sont là pour me tendre les bras, que l’entraide et la solidarité sont plus forts que tout, que l’amour qui unit les êtres humains, peu importe leurs croyances, leur rigine ethnique ou leur couleur de peau est plus fort que tout. Nous sommes tous issus du même arbre et le même sang coule dans nos veines. Ça fait du bien de vivre ici mes valeurs les plus profondes. Sur ce, le cœur encore rempli de reconnaissance et de gratitude envers mes hôtes, la famille de Mustapha Seck de Touba, que je salue bien bas, je vous souhaite à tous la paix de l’âme. J’ai prié pour vous à Touba.

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