sábado, 30 de janeiro de 2010

D'accord pour le décor de Dakar?

Dakar, capitale du Sénégal depuis 1904 (avant 1904, la ville de Saint-Louis était la capitale de l’AOF), compte, avec ses 3 millions d’habitants, le quart des habitants du Sénégal. L’agglomération urbaine s’étend sur une superficie de 550 km2 et compte 2 saisons :, l’une sèche et l’autre humide et pluvieuse. La saison humide va de juillet à octobre et peut atteindre des températures de 30oc, tandis que la saison sèche dure de novembre à juin et le mercure oscille durant cette période entre 24o et 27oc. Dakar a le vent dans les voiles et la volonté d’être une ville occidentale africaine. Ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française (remplacée par le Sénégal lors des indépendances africaines de 1960), on y trouve les bureaux des ambassades ainsi que ceux de la Banque mondiale et ceux de la Banque africaine de développement. Elle possède de beaux coins touristiques agréables à visiter mais mieux vaut pour cela s’éloigner du centre parfois.

Dakar a deux visages : la ville de jour est bruyante d’activités commerciales pas toujours lucratives, de trafic automobile, de voix des gens qui se revoient, se rencontrent, se crient après, quoi! La ville de nuit est malicieuse, sournoise. Des gens se cachent dans les coins d’ombre, qu’on aperçoit qu’au dernier moment, en feignant de ne pas avoir sursauté de frayeur en reconnaissant leur forme humaine tapie dans le noir. Les commerçants les plus hardis se risquent à laisser leurs marchandises déballées sur la chaussée, dans l’illusion improbable qu’un client potentiel ait soudain l’idée de génie de se munir d’une paire de talons hauts pour jouer au travesti dans les bars voisins. Les discothèques crachent une musique tonitruante et bon marché loin d’être écoutable, un remix préfabriqué de pop américaine, française et internationale, qui dure jusqu’aux petites heures du matin, tout pour plaire aux voisins qui veulent simplement trouver un peu de repos après une journée de dur labeur.

Dakar se réveille avant moi ce matin. Elle s’étire, s’ébruite, revit à mesure que l’astre du jour reprend sa place dans le ciel. Dakar se meut, se métamorphose tranquillement de ville de nuit en ville de jour, se pare de ses nombreux vendeurs ambulants, exubérants, irritants, omniprésents. Dakar se déploie, ses rangées de voitures collées les unes aux autres, pare-chocs à pare-chocs, s’étirent de plus en plus. Les bruits de klaxon, de moteurs, de cris des vendeurs, augmentent crescendo à mesure que la vie ouvrière de l’économie informelle reprend ses droits sur le Plateau. Dakar s’étire au soleil, s’étend de tout son long, langoureuse, sous les rayons de Phébus encore timides, s’ouvre sur l’horizon depuis son cœur jusqu’à l’océan Atlantique, l’ultime frontière, la porte vers les voyages sans retour…


Au coin d’une rue, un vendeur nous accoste, l’air de trouver que nous faisons soit de bonnes proies, soit de bons clients potentiels. ‘’Eh les nouveaux mariés, vous cherchez quoi?’’ ‘’Rien’’, nous de répondre, et nous tentons tant bien que mal de poursuivre notre route à travers cette panoplie de kiosques hétéroclites qui obstruent à la fois le trottoir et la chaussée, à tel point qu’il nous est parfois impossible de passer. Les marchés sont bondés de chaussures, d’artisanat clinquant, de maillots de sport, de montres, de lunettes de soleil et de mille et un autres gadgets inutiles. Et le même manège recommence au coin de rue suivant, les rabatteurs (personnes dont le gagne-pain consiste à orienter les touristes vers le ou les objets de leur convoitise à travers les dédales du marché) nous suivent, épient nos moindres faits et gestes, nous surveillent du coin de l œil. Les Toubabs à Dakar ne passent pas inaperçu, même s’ils sont plus nombreux qu’à Kaolack.

Les enfants de Dakar sont un peuple bigarré, un mélange de Diolas, de Wolofs, de Sérères, de Toucouleurs, de Mandingues, de Lébous, de Bassaris, de Libanais, de Français, de Toubabs, de chrétiens, de musulmans et d’animistes. Chacun y a sa place et la cohésion sociale règne dans cette ville où le commerce informel des babioles made in China est roi. On y trouve tout et n’importe quoi, surtout ce qu’on ne cherche pas (pas comme chez Jean Coutu).

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