quarta-feira, 23 de dezembro de 2009

Noel au Sénégal

Avec 10% de Chrétiens, Noel n est as la fête la plus courue de l année au Sénégal. Je suis mal placée pour en parler maintenant car je ne l ai pas encore vécu. Je sais que les familles chrétiennes vont à la messe de minuit. Mieux vaut que j écrive sur ce sjet après le 25 donc. En tout cas je ne sens aucune effervescence dans l air, tout est au beau fixe et il fait chaud. Rien de spécial en vue donc.

Donc plutôt que de parler de Noel, j écrirai aujourd hui sur la gestion des déchets à Kaolack. Elle est inexistante et les déchets se ramassent sur le sol, dans la rue n importe où. lls volent au vent, s accrochent aux pieds ou servet de nourriture aux moutons errants. A mon arrivée ça m a choquée de voir ça mais il faut croire que l on s habitue à tout, mais à voir des déchets partout il serait difficile de m y habituer. Jamais je ne pourrai adopter la mode kaolackoise de lancer ses déchets par terre non plus. Je les garde dans mon sac jusqu à ce que, fait inusité, je trouve un endroit adéquat pour les déposer.

On pense à un projet mon frère d accueil et moi, une usine de recyclage. Je voudrais y intégrer l élément compost. Les gens récupèrent beaucoup, les bouteilles en plastique sont réutilisées, et à Saly on peut acheter des souvenirs faits de bouteilles et de couvercles de bouteilles recyclés. Des gens portent des vêtements faits de retailles de tissus cousus ensembe; ce qui donne des habits multicolores et uniques en leur genre.

Il y a certes beaucoup à faire à Kaolack en terme de gestion de déchets. Je préfère toujours voir les solutions que les problèmes.

Dans ce temps de consommation effrénée, pensez à faire votre part pour l environnement en réduisant les emballages de vos cadeaux ou en offrant des cadeaux sans emballage.

Joyeux Noel à chacun d entre vous qui avez pris le temps de lire ces lignes et une Bonne et heureuse année 2010

segunda-feira, 14 de dezembro de 2009

Ma famille d'accueil

Je me rends compte que j’habite avec eux depuis presque 3 mois et que je n’ai jamais écrit sur eux. Pour combler cette injustice, je vais donc disserter aujourd’hui sur les personnes qui partagent mon quotidien, en prenant soin de respecter leur intimité.

Ma mère d’accueil est la présidente de l’APROFES. C’est une femme engagée, une véritable militante, qui voyage beaucoup pour le travail. Elle donne des formations sur le genre et le leadership et ses compétences sont recherchées par plusieurs partenaires autant sénégalais qu’internationaux. Mon père d’accueil est professeur de français dans un lycée (équivalent d’une école secondaire) et travaille comme bénévole au sein de l’Association sénégalaise pour un développement équitable et solidaire. Tous les deux forment un couple uni et stable, monogame. Ils ont eu 4 enfants. L’aînée habite Dakar et complète sa maîtrise en sociologie en même temps qu’elle travaille dans un centre de documentation. Le deuxième habite à Kaolack chez ses parents à temps partiel et à Dakar le reste du temps. Il retournera bientôt à Dakar pour poursuivre ses études en gestion des entreprises (maîtrise). Il fait des démarches pour émigrer au États-Unis. La troisième née vit à Paris et étudie pour être chercheure, une discipline scientifique dont j’ai oublié le nom exact. Je ne la connais pas. La cadette étudie elle aussi à l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar, pratiquement la seule université publique du pays. Elle étudie elle aussi en gestion si je ne m’abuse, au niveau de la maîtrise. Les enfants habitent à Dakar en appartement, résidence universitaire ou amie de la famille, et reviennent à Kaolack pour chaque fête. Il y aussi d’autres jeunes dans la vingtaine qui habitent ici, filles et/ou filles d’amis de la familles, cousines. Le nombre de personnes vivant ici varie entre 7 et 10, en plus des visiteurs quotidiens qui viennent soit pour prendre des nouvelles, soit pour demander de l’argent, soit pour passer le temps simplement.

La maison est spacieuse. Il y a 4 chambres à coucher, un salon double et 2 salles de bain, du jamais vu pour le Sénégal. La domestique cuisine bien, des plats sénégalais typiques la grande majorité du temps, mais aussi des pâtes et de la salade avec des frites. La famille ne manque de rien et fait montre de générosité répétée auprès de ses proches et voisins. La terrasse sur le toit est un endroit idéal pour faire du yoga, inviter des amis à prendre le thé, regarder des films sur mon portable, regarder les étoiles, étendre le linge fraîchement lavé pour qu’il sèche au soleil et éventuellement installer des panneaux solaires pour ne point dépendre à ce point de la Senelec (Sénégal électricité).

Je me sens bien ici, à ma place. J’ignore comment sera Noel, s’il y aura même quelque chose. Je laisse couler. Tout vient à point à qui sait attendre. Je sais que les familles chrétiennes vont à la messe de minuit et font un réveillon en famille. Je ne m’ennuie pas du tout de la frénésie des fêtes de Noel à l’occidentale avec la furie des magasins surpeuplés et la consommation à outrance. Je présage un Noel tranquille et bien entourée.

sexta-feira, 11 de dezembro de 2009

Séminaire sur le genre à Baback

Je viens de passer 3 jours hors de Kaolack pour coanimer avec ma mère d'accueil un atelier de formation en gnre dans la localité de Baback, à 3 heures de route de Kaolack.

J’ai quitté Kaolack avant-hier matin à 5 :00 pour un village appelé Babak et situé dans les environs de Diourbel. Les villageois qui participent à ce séminaire font partie d’un groupement villageois mixte. Ils pratiquent l’élevage et l’agriculture. Ce séminaire a pour but de les familiariser au concept de genre, de leur permettre de démystifier les différents rôles et fonctions attribués aux hommes et aux femmes et de les faire prendre conscience du rôle plus actif que les femmes peuvent jouer dans les instances décisionnelles.

À notre arrivée, on nous a fait visiter les élevages de moutons, de canards et de poules. Les enfants restaient près de la voiture, la touchaient, me touchaient. Ils semblaient n’avoir jamais vu de voiture ni de toubab auparavant. Un des enfants, un garçon particulièrement agressif, s’amusait à courir après les autres avec une branche pour les frapper.

Le séminaire a commencé bien après l’heure prévue, après que table, bancs, chaises et tableau aient été installés en plein air, à l’ombre des arbres qui se déplaçait au fil des heures et nous aussi par le fait même. D’abord chacun s’est présenté, timidement. Ensuite on a expliqué les thèmes à voir durant le séminaire, et distribué les rôles et responsabilités à ceux qui le désiraient (animation, gestion du temps, faire le rapport de la journée). Pour le repas du midi, il y avait une confusion au niveau de l’organisation, à savoir si la nourriture était partagée et mangée en groupe, ou si chacun rentrait manger chez soi. Finalement, on a mangé sur place chez l’une des familles sérères du village, très accueillante d’ailleurs, un délicieux riz avec du poison et des légumes. On a d’ailleurs eu droit à deux repas puisqu’un autre membre du groupe est également venu nous porter à manger.
Durant l’après-midi, les participants ont été rassemblés en 3 groupes distincts. Ils ont travaillé à définir le statut de la femme au Sénégal (ses droits, obligations, codes moraux, etc.)

La journée de travail s’est terminée passé 18 :00. Le soleil se couchait à l’horizon lorsque nous avons quitté Babak pour notre centre d’hébergement pour les 2 nuits à venir, l’ISRA (Institut Supérieur de recherche agronomique) de Bambey. Binta voulait que je conduise sa voiture, finalement c’est elle qui a pris le volant. Théoriquement on savait comment sortir du village, rejoindre la route principale et se rendre à l’ISRA mais vu la noirceur, ce ne fut pas le cas. Nous avons tournoyé dans les routes de terre, demandé notre chemin au moins 5 fois et dépassé l’ISRA sans le voir faute d’avoir des yeux qui savent lire les pancartes la nuit. Heureusement, nous avons pu compter sur nos collègues masculins pour venir à notre rescousse et venir nous chercher avec leur véhicule et nous indiquer la voie à suivre pour nous rendre à L’ISRA.

Rendus là-bas, panne d’électricité, no s’est installées dans le noir, on a soupé dans le noir et bien fait usage de la chandelle gracieusement laissée allumée dans notre chambre. Aujourd’hui j’ai découvert qu’il n’y avait pas d’Internet ici, du moins pas avec mon ordi, mais je devrais survivre à ce constat.

Aujourd’hui une femme est presque morte sous mes yeux. Elle a voulu traversé la grande route, le bus passe si vite ici… Tout a dû se dérouler trop vite. À notre arrivée au croisement, on a aperçu un attroupement de badauds. J’étais tentée de les interpeller par la vitre du véhicule pour savoir ce qu’il se passait. Un homme s’est approché et nous a expliqué qu’une femme venait de perdre a vie en tentant de traverser la rue. Ça aura été, pour cette vie-ci, la dernière traversée que cette femme aura faite. J’ai presque vu son cadavre encore chaud sur le sol entouré des badauds qui ne savaient pas trop quoi faire, ni moi d’ailleurs. On fait quoi face à une mort si brutale, si injuste? Et en pensant que ça aurait pu être moi des larmes me sont montées aux yeux.

sexta-feira, 4 de dezembro de 2009

La Tabaski


Bon! J’ai tardé à écrire pour raconter la Tabaski, je l’avoue et m’en excuse. J’ai pas d’excuse. Me voici donc, étant donné que mieux vaut tard que jamais.

Vendredi passé, le 27 novembre, était une journée fériée, l’APROFES était fermée, tout le monde se préparait pour la Tabaski. Ceux qui n’avaient pas encore acheté leur mouton couraient pour se le procurer en toute hâte. (Pas avoir de mouton pour la Tabaski, c’est la honte). Moi j’ai été chercher mon boubou que j’avais fait coudre spécialement pour la Tabaski, un genre de tissu papier journal qui ne plie pas, c’est loin d’être confortable. On avait prévu se faire toutes belles Veronica et moi (ma nouvelle amie à Kaolack) et on s’est acheté bracelets et vernis à ongles au marché.

Le samedi, jour de la Tabaski, je me suis réveillée, ai déjeuné avec ma famille. Je suis partir faire mon jogging quotidien. Cela a été la meilleure idée de ma journée puisque durant mon absence ils ont égorgé le mouton dans la cour. À mon retour de parcours, j’ai vu le mouton mort suspendu tête en bas sur un crochet. Il n’avait plus de peau et plein de couteux étaient en train de le dépecer. Inutile de vous dire que je n’ai pas regardé ce spectacle très longtemps. J’ai fait des cauchemars de mouton mort cette nuit-là.

J’ai flâné dans la cuisine extérieur familiale, pas trop aidé mais juste regardé ce qu’ils faisaient (couper les articulations des pattes de mouton avec un long couteau, couper des patates, trier les morceaux de la carcasse du mouton, gratter l’etomac du mouton au couteau). Finalement je me suis préparée et suis partie chez mon amie Fatsi, qui m’avait invitée pour la Tabaski. On a bien sûr mangé du mouton, j’ai mangé du foie de mouton pour le petit déjeuner et le plus étrange est que j’aies trouvé ça bon!

J’ai respecté la tradition musulmane et ét porté mes prières de santé, prospérité et longue vie aux voisins. À chaque fois on salue, on demande pardon à la parsonne pour les offenses qu’on lui a commises. C’est bien de donner et d’accorder son pardon aussi facilement. La prière suivante dit Que Dieu nous pardonne tous. Éensuite on peut souhaiter à l’autre ce qu’on veut, des enfants, du pognon, une maison, mais le plus souvent on souhaite la santé, une épouse, un époux, la paix.
Fini la soirée chez moi avec mes frères, sœurs et cousins, beaucoup que je venais à peine de rencontrer. On a pris des photos de nous avec nos beaux boubous et je me suis couchée, fatiguée de ma journée.

Le lendemain, dimanche, ça a été pas mal la même chose : des visites aux voisins, aux proches, aux amis. J’ai été chez Balxam en après-midi, vêtue de mon boubou de Tabaski. Après j’ai été avec Fatsi donner les prières à sa belle-famille dans un autre quartier de Kaolack. Le soir on est allé entre amis et frères et sœurs à un concert de rap, hip-hop, reggae à l’Alliance française. C’était bien.

Bien aimé la Tabaski. Dans mon livre à moi, ça correspond au Noel des chrétiens. On demande pardon, on souhaite l’abondance. Le sacrifice du mouton vient d’une histoire tirée du Coran (et de la Bible). Abraham avait 123 ans et avait toujours rêvé d’avoir un fils, sans que ce privilège ne lui soit jamais accordé. Un jour, son vœu fut finalement exaucé et sa femme accoucha d’un garçon. Alors que son fils était âgé de 7 ans, Abraham reçoit un message de son Dieu comme quoi il doit sacrifier son Fils. Dans sa foi absolue en ce Dieu, Abraham livre ce message à sa femme et à son fils. Tous les deux son d’accord, puisque c’est Dieu qui le demande. Abraham bande les yeux de son fils pour l’égorger, son fils lui dit qu’il n’a pas besoin de lui bander les yeux. Abraham élève le couteau au-dessus de sa tête et au moment où il s’apprête à égorger son fils Ismaël, il est métamorphosé en mouton. C’est donc un mouton qui est sacrifié à la place du fils et celui-ci a la vie sauve. Voilà ce que j’ai appris sur l’origine de la Tabaski. Corrigez-moi si j’ai tort. Voilà pourquoi on égorge des moutons à la Tabaski.

J’espère que la photo du mouton en morceaux vous plaît. Je n’ai pas vu sa tête coupée, heureusement, je ne veux pas savoir ce qu’ils en ont fait non plus. La veille de sa mort, je suis venue le voir, je l’ai flatté et lui ait fait une petite prière pour qu’il meure en paix. Voilà pour la Tabaski. Mon devoir de racontarde est maintenant accompli pour aujourd’hui.

Yenduleen ak jamm
Passez une belle journée