quinta-feira, 29 de outubro de 2009

Les mariages forcés au Sénégal- l'histoire de Mariatou

Lundi j'ai participé à une intervention de médiation familiale avec Ndeye et Balxam dans un village assez loin de Kaolack.

Mariatou a 18 ans. Il y a un an, sa famille l'a mariée de force à un homme de sa famille qui a le double de son âge. Elle n'a jamais voulu de cette union, qui n'est d'ailleurs pas reconnue légalement par l'État puisqu'il s'agit d'un mariage traditionnel. Il n'y a pas d'acte de msariage.

Nous sommes allés rencontrés les membres de la famille de Mariatou pour leur faire comprendre son point de vue à elle, qu'elle veut étudier, et que ce mariage la rend malheureuse, à tel point qu'elle pourrait en venir à se suicider. Difficile pour son grand-père de comprendre le point de vue de Mariatou, ce qu'il veut à tout prix c'est éviter les querelles entre membres d'une même famille. La prochaine étape sera de faire une intervention de médiation en présence de Mariatou, de son oncle et de son grand-père. Il y a également des questions financières dans ce mariage. On peut espérer que tout se réglera pour le meilleur grâce au travail dévoué de Ndeye, qui a à coeur la cause des femmes victimes de violences de toutes sortes et l'émancipation féminine.

Hier, j'ai assisté au procès du mari de Florence au Palais de justice de Kaolack. C'étais ma première expérience dans un tribunal. Beaucoup de longueurs, beaucoup de cas, des prévenue absents, des cas reportés. Ça se pasait majoriatairement en français donc j'ai pu bien comprendre. Pour le cas qui nous intéresse, il s'agit du cas du mari violent et récidiviste qui bat sa femme chaque jour après avoir bu. Il lui a cassé le bras le 10 octobre dernier en ne contrôlant plus sa colère envers elle. Il a été condamné à 1 an de prison ferme, comme c'est la première fois qu'il passe devant les tribunaux. Florence a entamé les procédures de divorce.

Une dernière histoire, la plus triste celle-là, d'une femme que j'ai connue hier au tribunal. Appelons-la Mariam. Elle est grand-mère d'un poupon adorable d'à peine quelques semaines. J'ai vu l'enfant et j'ai tout de suite été attendrie, me demandant cependant où se trouvait sa mère. Elle est décédée lors de l'accouchement, suite à une injection reçue par une femme qui se prétendait infirmière mais qui n'était que charlatane. L'enfant seul a survécu. Sa grand-mère prend soin de lui avec beaucoup d'amour. Il est tout ce qu'il lui reste de sa fille...

segunda-feira, 26 de outubro de 2009

Visite dans un village avec un bailleur de fonds


Samedi je me suis levée en me rappelant que c'était la journée où on devait aller au village. J'ai appelé Balxam, il m'a dit plus tard. J'ai pris ma douche et mon petit déj et ma mère d'accueil m'a demandé si je venais parce qu'on était sur le point de partir. J'ai ramassé mes choses, on est allé faire les courses au marché (poulet, poisson, légumes) on a rapporté le tout à la maison, on a fait d'autres courses pour le dîner spécial servi en l'honneur du baileur de fonds à la salle de formation de l'APROFES.

Les invités son arrivés, l'homme est docteur et est indo-britannique. iL gère le India development Trust. Superbe dîner en présence de ces invités de marque. J'ai aidé à faire de l'interprétation du français à l'anglais et de l'anglais au français entre les différentes parties. Le bailleur de fonds voulait savoir comment l'argent reçu avait été utilisé, combien de moutons avaient été achetés, etc.

Après le repos après-dîner, onus sommes partis à deux voitures pour le village de Keur Ngala,à une heure de route de Kaolack. Toute la communauté nous attendait, enchantée de nous recevoir. On a eu droit à eu accueil triomphal, on a visité les jardins des femmes, la maison du petit garçon parrainé, on a pris un repas chez eux avant de repartir car les invités avaient une longue route à faire et ils ne voulaient pas rouler dans la totale noirceur.

Belle visite du village et remerciements émouvants du grand-père au Docteur. Bel échange multilingue. Enfants curieux et souriants. C'était la joie. Surtout parce que le bailleur de fonds a décidé de continuer à appuyer la famille pour une somme d'argent encore plus importante.

Vous trouverez des photos de cette visite sur la galerie Sénégal tout en bas
http://picasaweb.google.com/del.amigadosol/Senegal#

quarta-feira, 21 de outubro de 2009

Compte-rendu de la formation sur les violences conjugales donnée par Danielle Désormeaux


Formation sur les bases de l’intervention en violence conjugale

L’atelier de formation des Superviseur(e)s tenu à Kaolack du 23 au 29 septembre 2009 avait pour cadre le Centre de formation « Kaggu Aline Sitoé » de l’APROFES.

La formation a réuni pendant quatre jours treize(13) participants (es) dont six (06) superviseures, deux (02) animateurs en santé, la coordinatrice de programme, le responsable administratif et financier, la coordonnatrice du point d’écoute et deux (02) volontaires canadiens.

Cette formation s’étale sur une durée de 4 blocs de 3 heures et a pour but :
- D’outiller les intervenant(e)s de l’APROFES à l’intervention auprès des femmes victimes de violence conjugale.
- D’informer les participantes et les participants du cycle de la violence, des moyens efficaces d’intervention auprès de femmes victimes de violence conjugale et des moyens pour sortir du cycle de la violence.

Présentation de la session

L’atelier est structuré en quatre (04) blocs :
Bloc 0 : ouverture – présentation des participants, du programme et de l’agenda

Bloc 1 : La problématique de la violence conjugale
1. La problématique de la violence conjugale
2. Les mythes et préjugés associés à la violence conjugale
3. Le dépistage de la violence conjugale

Bloc 2: La relation d’aide en violence conjugale
1. Comment suis-je affectée par la violence conjugale ?
2. Les besoins des femmes victimes de violence
3. Les attitudes à éviter en intervention
4. Le rôle de l’intervenante

Bloc 3: L’intervention de crise en violence conjugale
1. Les caractéristiques de l’état de crise
2. L’état de stress post-traumatique
3. Les objectifs de l’intervention de crise
4. Les éléments d’intervention en situation de crise
5. Le traumatisme vicariant

Bloc 4: Sortir du cercle de la violence : la dévictimisation
1. La philosophie d’intervention féministe
2. La victimisation et la socialisation des femmes
3. La dévictimisation

Approche pédagogique :

L’atelier est de type participatif. L’accent a été mis sur le développement des capacités en vue de préparer les actions futures, notamment la prise en charge des victimes de violences.

La progression pédagogique s’est articulée autour de :
- la participation
- l’échange d’expériences
- les témoignages
- la maximisation de l’apprentissage par les exercices.

Tous les exercices se sont inspirés d’exemples pratiques tirés de l’expérience de l’APROFES, de la vie communautaire et des interventions effectuées sur le terrain.
Toutes les séances ont fait l’objet d’une introduction suivie de travaux de groupe.


Bloc 1 Problématiques et impacts de la violence conjugale

Pour commencer, Danielle a présenté une définition de la violence conjugale ainsi que les différentes formes de violence qui peuvent exister à l’intérieur d’un couple (psychologique, verbale, sociale, sexuelle, économique et physique).

1.1 La violence conjugale, c’est quoi?

La violence conjugale constitue d’abord et avant tout un rapport de domination. Elle génère un climat de menace et de peur. Elle s’exerce selon un cycle permettant à l’agresseur d’installer graduellement une emprise sur sa conjointe et de la maintenir. La violence conjugale c’est aussi un ensemble d’attitudes, de propos et de comportements visant à dévaloriser, à contrôler, à dominer, à apeurer et à blesser, soit psychologiquement ou physiquement, sa conjointe. Emploi abusif de pouvoir, à l’intérieur du lien d’intimité, de confiance et de dépendance entre deux personnes, qui a pour effet d’en placer une dans un état d’infériorité, d’impuissance et d’insécurité. (Définition tirée des notes de l’Escale, présentation Power Point de Danielle Désormeaux).

1.2 Les différentes formes de violence conjugale

Il existe 6 formes de violence conjugale. La première, la violence psychologique, est assez sournoise. Elle est caractérisée par l’intimidation, la manipulation et la dévalorisation. La violence verbale est la deuxième forme de violence observée. Il s’agit de l’utilisation de la voix et/ou d’un langage grossier ou injuriant. Ensuite vient la violence sociale, caractérisée par le fait d’isoler une personne des ses ressources, de sa famille et de son réseau. La quatrième forme de violence est économique : faire en sorte que la personne devienne et demeure dépendante financièrement. La violence sexuelle consiste en l’imposition de pratiques sexuelles non désirées par la force, la menace ou la manipulation. Finalement, la violence physique est de loin la plus connue des formes de violence et est décelable par des coups, blessures, morsures, ecchymoses.

Au niveau de la violence sexuelle, notamment du viol conjugal, il existe des divergences de point de vue entre les femmes et les hommes sénégalais. Au Sénégal, le viol conjugal est reconnu comme un crime par la loi mais les femmes victimes de cette violence n’osent parfois pas porter plainte car cela serait très mal vu socialement. Selon la religion musulmane, un homme doit prévenir sa femme lorsqu’il veut avoir un rapport sexuel avec elle. Selon certaines interprétations, la religion musulmane interdirait à la femme de refuser un rapport sexuel. Par exemple, certaines femmes se plaignent parfois que leur mari veut avoir des relations sexuelles même quand elles sont indisposées (accouchement, menstruations, maladie) et, parallèlement, certains hommes n’acceptent pas que leur femme leur refuse.

D’un côté, certains représentants de la gent masculine relatent que certaines formes de violence conjugale sont parfois acceptables. Par exemple, tant qu’une femme ne subit pas de violence physique ou sexuelle, la violence est acceptable. D’autres personnes soutiennent que la religion musulmane proscrit le divorce et que la femme doit, dans tous les cas, obéir à son mari et demeurer avec lui quoi qu’il arrive. Dans tous les cas, la violence n’est aucunement acceptable et ce, dans aucun cas.
De l’autre côté, certaines femmes soutiennent que les femmes victimes de violence qui demeurent avec leur conjoint aiment être violentées. Cette situation pourrait s’expliquer par le fait qu’elles ne connaissent que cette réalité. Il s’agit en fait d’un mythe très répandu mais en réalité, personne n’aime être violenté.

1.3 Autres formes de violence

Outre la violence conjugale, il est utile de mentionner la violence familiale, vécue par la femme de la part de sa belle-famille et d’autres membres de la famille (autres épouses, belle-mère, sœurs, etc.). Pour éviter cette forme de violence familiale, il est bon de bien connaître la famille de son futur époux avant de s’unir par les liens sacrés du mariage.

Au Sénégal, lorsqu’il y a un cas de violence conjugale déclarée, l’homme est habituellement reconnu coupable. En premier lieu, la femme victime de violence dénonce la situation à sa famille. En deuxième lieu, celle-ci prend des dispositions pour régler la situation par la médiation. Par exemple, un imam vient dans la maison de l’accusé et parle avec l’homme afin que la situation change. Certaines personnes influentes vont aussi encourager la femme à se plier aux attentes de son mari, à cause de leurs croyances, et donc à maintenir la situation de violence. Des conditions sont posées afin de protéger la femme. Comme l’imam est généralement très influent, il a le pouvoir de faire changer la situation. La violence conjugale n’est pas acceptée au Sénégal, simplement il faut d’abord définir ce qu’on entend par violence ou le degré et la forme de violence.

1.4 La jalousie

La jalousie se définit par la peur de perdre l’autre et est caractéristique du manque de confiance en soi et du manque de confiance en l’autre. En tant que tel, la jalousie n’est pas un problème de violence conjugale et ne mène pas à la violence non plus. La jalousie excessive par contre constitue un problème. Quand un homme commence à empêcher sa femme de s’habiller comme bon lui semble, lui interdit de sortir, de voir ses amis, contrôle ses allées et venues, cela constitue une forme de violence conjugale. Il peut arriver que certains hommes imposent à leur épouse de modifier son habillement après leur mariage afin de se couvrir davantage. Par ailleurs, selon certaines croyances masculines relatées, les femmes serviraient à combler les besoins des hommes. La raison d’être de la femme serait de combler son mari au niveau sexuel, familial et amoureux.

Tout dépend du cadre donné, mais le point de vue de certains hommes sénégalais est celui des privilégiés qui ont de la difficulté à partager leur pouvoir. Selon certaines croyances, aimer c’est protéger, partager, respecter ses engagements, jouer le rôle de pourvoyeur, donner. Par contre, selon certaines femmes, on peut se marier sans aimer. Aimer ne signifie pas respecter ses engagements mais plutôt pouvoir partager avec l’autre des biens communs, élever une famille ensemble, transmettre des valeurs. Les femmes déplorent que beaucoup de mariage se fassent sans amour, sans compter la réalité des mariages forcés ou arrangés par les familles.

1.5 Quitter son mari, pas facile, où que l’on soit

Au Sénégal, une femme qui quitte son mari sera jugée socialement, sera susceptible de se retrouver sans ressources financières, isolée de son réseau et/ou rejetée par sa famille, surtout dans un milieu où le divorce est très mal perçu. Pour survivre, elle devra peut-être se prostituer. Le manque de ressources nuira aussi à l’accessibilité de ses enfants à l’éducation, et ceux-ci auront plus de chance de devenir délinquant.

Quoi que la femme fasse, elle ne pourra pas changer son conjoint violent. Le changement doit se faire par la personne violente car c’est elle seule qui a le contrôle de la situation.

La violence ne cessera pas tant que la personne violente ne prend pas conscience qu’elle a un problème.

1.6 Mythes à analyser, diagnostiquer et comprendre

Il est important de dissocier alcool et violence. Le fait de boire de l’alcool ne rend pas violent. L’alcool est un désinhibant mais ne cause pas la violence. La violence n’est ni génétique ni héréditaire. Un enfant qui a vu sa mère vivre de la violence ne deviendra pas lui-même nécessairement un homme violent dans ses relations avec les femmes, mais il a tout de même plus de chance de le devenir qu’un enfant ayant vécu dans un milieu sans violence.

Chaque personne réagit à la violence selon ses codes culturels et ses valeurs. Cependant, conséquence de l’éducation différenciée selon le sexe que reçoivent les garçons et les filles, les garçons sont plus à même d’adopter des valeurs de protection, de compétition, d’agressivité, tandis que les filles adoptent davantage des valeurs de douceur, d’empathie et d’écoute de l’autre. Généralement, les femmes ont tendance à s’oublier et à faire passer les autres avant elles. Toutefois, il y a moyen d’éduquer nos enfants différemment afin de ne pas véhiculer des modèles de violence et de soumission à cette violence.

La violence conjugale est à la fois une perte de contrôle de soi-même et une prise de contrôle sur l’autre. Prise de contrôle car domination de l’autre et perte de contrôle de sa personne, c’est-à-dire incapacité à gérer ses frustrations.

Après l’épisode violent, l’homme va chercher à se faire pardonner en couvrant sa femme de présents. Ceci a pour conséquence de faire retomber le couple dans le cycle de la violence conjugale, puisque celle-ci va lui pardonner et espérer que les choses changent, en plus de se sentir coupable de la violence qu’elle a subie. Le cycle de la violence comporte 4 étapes : la lune de miel, l’escalade de la tension, la crise, la justification et le cycle recommence avec la lune de miel de nouveau.
Selon certaines sources, dans la tradition musulmane, la violence conjugale est une affaire privée et ne concerne que les conjoints en question. Pourtant, il s’agit d’un problème social et non privé. Si on veut que les choses évoluent, il faut œuvrer à modifier les croyances et les mentalités qui maintiennent la femme dans un état de soumission et éliminer les tabous sociaux qui entourent cette problématique.
Une autre croyance énoncée est celle selon laquelle la femme doit, une fois mariée, subvenir aux besoins de son mari et de sa belle-famille. Parfois, la femme est perçue par son mari comme une dépensière incontrôlable alors que son désir est en fait de partager, de faire le bien autour d’elle en donnant ce qu’elle a. Il s’agit de perceptions différentes d’une même situation.

Dans le même ordre d’idées, certaines croyances rapportées disent que plus la femme est apte à supporter la violence conjugale, plus ses enfants seront bénis. On sait bien en fait que cela n’est en rien véridique puisque la violence affaiblit la femme et les enfants, en dégradant son estime d’elle-même et sa confiance en elle.
Certaines sources présentes mentionnent que la femme sénégalaise a plusieurs rôles à jouer dont celui d’éduquer les enfants, préparer les repas, faire la lessive, garder la maison propre, être une bonne amante, une bonne bru, gérer le foyer (sans revenus). Il existe parfois certaine forme de jalousie de la part du mari s’il sent que ses enfants reçoivent davantage d’attention que lui.

1.7 Les conséquences de la violence sur la femme

La violence conjugale a des effets pervers dont la perte de confiance et d’estime d’elle-même, la peur, la perte de soutien de son réseau, le dénigrement, la perte de ressources financières, les handicaps physiques et mentaux, les pensées suicidaires, les cauchemars récurrents, le stress, le déséquilibre affectif, la perte de repères, l’incapacité de prendre des décisions par elle-même et pour elle-même.

Bloc 2 La relation d’aide en violence conjugale

2.1- Intervention auprès des femmes victimes de violence conjugale

L’atelier a porté sur les façons d’intervenir auprès des femmes victimes de violence conjugale. Danielle a commencé par faire un retour sur les questions posées la veille par rapport aux mythes et aux croyances que malgré nous nous entretenons sur la violence conjugale. Il importe de demeurer conscient de nos stéréotypes, croyances, préjugés et biais, qui affectent notre façon d’intervenir dans une relation d’aide. Être conscient de ses perceptions et de ses limites permet d’ajuster notre mode d’intervention.

Une des croyances soulevées prescrit qu’il faut éviter le divorce à tout prix. L’option pour la femme victime de violence est la médiation et en dernier recours, le divorce. Lorsque la médiation est employée, la femme choisit ce qui est le mieux pour elle, en toute connaissance de cause. La médiation peut réussir à faire éviter le divorce mais comporte également des lacunes car ses résultats ne sont pas toujours probants. La médiation ne règle pas tous les problèmes.
2.2 Les réactions émotives de l’intervenant (e)

Par rapport aux réactions émotives que l’on peut avoir vis-à vis la violence conjugale, citons la frustration, la tristesse, le sentiment d’impuissance, la colère, le sentiment d’injustice, l’incompréhension, le désespoir, la pitié, la douleur et l’empathie. Les réactions varient en intensité et en durée selon les personnes. . Certaines femmes présentes racontent que le fait de voir une femme victime de violence est parfois suffisant pour les faire fondre en larmes. Il faut savoir gérer ses émotions devant une femme victime de violence et ne pas montrer sa faiblesse devant elle.

2.3 Quels sont les moyens et mécanismes utilisés pour faire face à la violence, pour nous protéger nous-mêmes de nos émotions?

Par exemple, pour éviter de faire face au problème, de ressentir trop de douleur ou de souffrance, on peut vouloir prendre les choses en main, agir à tout prix, minimiser la situation, parler, interrompre la victime, l’empêcher de s’exprimer, chercher des solutions sans se préoccuper des besoins de la victime, etc. D’autres tactiques énoncées consistent à mettre en doute les propos de la victime en contre-vérifiant les faits auprès de sa famille (approche médiatrice trop rapide qui ne crée pas un climat de confiance auprès de la femme).

2.4 Stratégies d’intervention positives

La première attitude à adopter est le bon accueil, l’écoute attentive du témoignage de la femme, de ses besoins et de ses émotions. Il est important d’enseigner à la femme à prendre soin d’elle-même et non de prendre soin d’elle à sa place. On ne peut pas prendre de décision à la place de la femme non plus. Il est approprié de situer la violence conjugale dans un contexte social et non pas comme une affaire privée. Recentrer la femme sur elle-même et sur ses besoins, buts, aspirations et valeurs est également un bon moyen d’intervenir positivement. On peut aussi faire preuve d’empathie, d’ouverture, de disponibilité, de respect, créer un climat de confiance et de confidentialité, centrer son attention sur la victime et non sur l’agresseur.

Le rôle de l’intervenant consiste à être comme un miroir, c’est-à-dire savoir renvoyer ce que la victime nous envoie en reformulant ses phrases et en mettant des mots sur les émotions vécues par la victime.

2.5 - Comment créer un lien de confiance avec une personne victime de violence conjugale

Par une attitude d’accueil, d’écoute active, favoriser un contexte de confidence par un lieu en retrait, se montrer disponible, authentique, être présent et créer un espace de confidentialité.

Bloc 3 L’intervention de crise en violence conjugale

3.1 Attitudes à adopter en intervention de crise

Dans cette formation, les participants apprennent à mesurer le degré de dangerosité d’une situation, les attitudes à éviter en intervention, les conséquences et les signes de la violence conjugale, les besoins des femmes victimes de violence, les rôles de l’intervenante, les façons de créer un lien de confiance avec une femme victime de violence et les émotions vécues par les femmes victimes de violence conjugale. Par exemple, quand une femme se présente à la maison d’hébergement ou un point d’écoute, il faut appeler la police pour aviser où la femme se trouve pour éviter qu’elle ne soit portée disparue ou accusée d’avoir enlevé ses enfants.

3.2 Les objectifs de l’intervention de crise

L’intervention de crise a pour but d’évaluer la dangerosité de la situation, d’assurer la sécurité de la femme et des enfants, d’aider la femme à retrouver un équilibre émotif, d’informer et offrir de l’aide concrète. Cette intervention a également pour but d’aider la femme à mesurer les conséquences positives et négatives de ses décisions (orienter, faire voir d’autres possibilités auxquelles elle n’aurait pas pensé, etc.). Il est judicieux de prendre le temps de ventiler les émotions et ne pas prendre une décision sous le coup de l’émotion. Il faut réfléchir et bien peser sa décision avant de la prendre.

3.3 Les étapes de l’intervention de crise en violence conjugale

1. Évaluer la situation
2. Assurer la sécurité de la femme et de ses enfants
3. Favoriser l’expression des émotions de la victime
4. Favoriser la prise de décision
5. Offrir de l’aide concrète
6. Réassurer la femme
7. Élaborer des scénarios de protection

Bloc 4 Sortir du cycle de la violence : la dévictimisation

4.1 – Capacités des intervenantes

Cette session a pour but de renforcer les capacités des intervenantes et des intervenants afin qu’ils puissent aider les femmes victimes de violence à se libérer des rôles traditionnels les infériorisant, connaître leurs droits et les faire valoir, affirmer leurs besoins, augmenter leur zone de pouvoir sur leur vie, leur corps, leur environnement, développer la solidarité entre femmes et consolider leur estime de soi.

La victimisation est un sentiment d’impuissance qui découle de la socialisation sexuelle (éducation différente selon le genre). Nous avons fait le jeu d’énumérer les adjectifs qui représentent le mieux la construction sociale de la femme et de l’homme :

- Une bonne femme, dans la société sénégalaise, est entre autres, coquette et toujours bien mise, diplomate, respectueuse, bien élevée, polie, courtoise, fidèle à sa religion et à son mari, dévouée, fait passer les autres avant elle, sait tenir sa maison. Elle est charmante, douce, sait maintenir la paix et l’harmonie dans les rapports familiaux, est discrète, sage, intuitive, posée, soumise et pieuse.
- L’homme parfait est, quant est lui, protecteur, puissant, il s’affirme, il vit dans l’abondance, est généreux, juste tolérant, fonceur, fort, décidé, rigoureux, droit, crédible, influent, loyal, fidèle aux traditions, catégorique, colérique, agressif, respectueux des valeurs et des traditions. Il est influent auprès des autres.

4.2 Comment aider les femmes à sortir de la situation de victime?
En organisant des groupes de paroles entre femmes, en informant et sensibilisant les femmes au cycle de la violence, en identifiant les justifications que les femmes se donnent pour accepter la violence. On peut également universaliser le phénomène de la violence, le considérer comme une réalité sociale et non une affaire privée, identifier les facteurs d’impuissance, valoriser les forces et l’action féminines, réapproprier et valoriser les besoins des femmes ainsi que travailler à reconstruire l’estime de soi et la capacité à s’affirmer, pour ne nommer que les principales stratégies d’action.

En conclusion, l’échange a été fructueux, les hommes présents à l’atelier ont beaucoup aimé réaliser qu’il n’y a pas de grandes différences entre les cultures canadiennes et sénégalaises, surtout en ce qui concerne les termes qui victimisent davantage les femmes. Donc, on peut dire que la violence conjugale est un fléau mondial contre lequel femmes et hommes doivent s’unir et lutter ensemble pour contribuer à son éradication.

Compte-rendu écrit par Delphine Melanson et Ndeye Diagne
Kaolack, Sénégal, 20 octobre 2009

segunda-feira, 19 de outubro de 2009

D'accord pour Dakar

Je suis revenur hier d'une virée éclair à Dakar avec mon collègue Parker. On est partis tôt le samedi matin avec mon père d'accueil et l'un de ses amis. La route fut bonne, c'était drôle de voir le soleil se lever. Arrivé au réseau Siggil Jigeen, on a trouvé Julie, notre collègue du CCI avec qui on avait rendez-vous. On a marché jusque chez elle en arrêtant en chemin pour chercher un labo de photos pour Parker.

Chez Julie, on a déposé nos sacs, décidé de l'itinéraire de la journée et appelé quelques amis. On a pris le bus jusqu'au centre, vu la place de l'Indépendance (quelconque), le Palais présidentiel (immense, trop luxueux), les rues commerçantes, le centre culturel français et le marché chinois. Il y avait un événement cycliste mondial: le Tour du Sénégal. On a rencontré un groupe de femmes au marché qui ont voulu socialiser avec nous. Elles nous ont offert des arachides et des bracelets et voulaient qu'on vienne manger chez elles.

Le soir, après une sieste bien méritée, on a été manger dans un resto vietnamien peuplée d'ex-patriés, puis on est sorti au bar de Youssou N'Dour, le Thiossane, qui est à 10 minutes à pied de chez Julie. Ça valait bien la peine de voir ce chanteur de renommée internationale se produire sur scène. Il sait comment faire lever la foule ma foi!! Par contre, l'action commence tard, donc avant de commencer à danser, on a le temps de se fatiguer.

Hier c'était la pluie encore, donc on a décidé de ne pas aller à l'île de Gorée. On a pris le petit déjeuner chez Julie, on a allé au supermarché s'acheter de la bouffe pour la route puis on pris un taxi jusqu'à la gare routière d'où les transports partent pour plusieurs destinations. Peu de temps après on était assis (entassés plutôt) dans une voiture 7 places qui nous a menés jusqu'à Kaolack non sans encombre: problème de cardant et roue qui a explosé en chemin, un peu épeurant mais les chauffeurs sont aussi d'habiles mécaniciens car il savent que les pépins mécaniques peuvent surgir n'importe quand vu le piêtre état de leur véhicule.

Finalement mon impression de Dakar est que c'est un melting pot de cultures. Il paraît que l'on trouve à Dakar 35 000 Français, d'autres Européens également (J'ignore combien). Il y a des instituts de langue française, allemande, anglaise,des clubs de nuit, et plusieurs restaurats occidentaux, asiatiques, arabes. L'habillement y est plus décontracté et la pression de la religion moins présente. C'est davantage chacun pour soi, comme une ville occidentale. Je n'ai quand même pas visité beaucoup Dakar mais ce que j'ai vu m'a plu.

sexta-feira, 16 de outubro de 2009

La Journée internationale de la femme rurale et la journée de l'alimentation

Je viens de participer à un Forum de 2 jours à Diossong, un village à quelque 60km de Kaolack situé dans le département de Fatick. On y cultive l'arachide, on y produit du miel, des bananes et des crevettes.

Ces deux journées avaient pour thèmes la promotion des droits des femmes rurales et le droit à l'alimentation. Le clou de la journée d'hier fut la signature de la Charte de Déclration des droits de la femme rurale et la remise de cette charte au préfet. Ces deux journées ont aussi été le théâtre de manifestations artistiques: danses des villageoises rythmées au son des tambours africains et théâtre avec la troupe Bamtaaré de l'APROFES. Les pièces avaient pour but de sensibiliser le public à l'injustice de l'accès à la terre pour les femmes ssénégalaises et à la sécurité alimentaire. En effet, au Sénégal, une femme n'a pas le droit d'être propriétaire de la terre, même si elle elle la cultive seule et qu'elle n'a pas pas de conjoint. Cette situation peut changer grâqce à la sensibilisation et à la volonté politique.

Ce fut donc un lieu intéressant de réseautage et de collecte d'informations sur les ONG sénégalaises (qui fait quoi? Financé par qui?) Malgré la chaleur accablante et l'ombre recherchée à tout prix, j'ai réussi à en apprendre beaucoup.

Aujourd'hui, je me suis rendue à Diossong avec la troupe Bamtaaré. Ce fut un réel privilège pour moi d'aller sur scène avec eux jouer un maigre rôle muet et improvisé. Bamtaaré signifie progrès, développement en langue peul. La troupe existe depuis 1992.

Conclusion de ce Forum: des projets et alliances sont toujours posibles. Suffit de garder les yeux ouverts et d'avoir une volonté d'oeuvrer pour le changement. Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.

quarta-feira, 14 de outubro de 2009

L,histoire de Florence - La violence conjugale au Sénégal


Aujourd'hui j'ai une histoire triste à vous raconter et ce ne sera malheureusement pas la dernière j'ai bien peur.

Florence s'est mariée en 1993. Dès le début de son mariage, son mari l'a battue et injriée. 5 enfants son issus de cette union. Samedi le 10 octobre dernier, son mari l'a frappée devant ses enfants. Il l'a injuriée. Il l'a frappée tellement fort qu'il lui a cassé le bras.

Aujourd'hui Florence est revenue pour la deuxième fois à l'APROFES, cette fois pour porter plainte contre son mari. Florence a décidé de demander le divorce. Sa requête sera entendue devant les tribunaux. Le médecin qui l'a soignée présentera le certificat médical attestant de l'état de la plaignante.

Pour le reste, justice sera rendue selon les procédures légales habituelles. Je ne sais pas si son mari ira en prison. Je tâcherai de vous mettre au courant de la suite d el'histoire.

Ayez une epnsée pour Florence et ppour les femmes victimes de violence conjugale aujourdHui. Elle pourrait être votre mère, votre soeur, et même vous.

terça-feira, 13 de outubro de 2009

L'organisation de mon travail

Me voici mieux outillée et davantage en pays de connaissance pour savoir ce que je ferai durant mes 6 mois ici. Je vais d'abord concevoir le dépliant du point d'écoute pour les femmes victimes de violence, je vais donner une formation sur la recherche de fiancement auprès des bailleurs de fonds internationaux, rencontrer des bailleurs de fonds, faire de la recherche sur Internet pour inventorier les bailleurs de fonds potentiels et oeuvrer pour mettre en place un système de dons en ligne.

Bref tout prend forme petit à petit, je suis satisfaite de la réunion que j'ai eu hier avec mes superviserures de mandat et contente de la direction que prend mon implication à l'APROFES. On m'a aussi proposé de jouer le rôle d'une toubab dans la tropue de théâtre Baamtaré de l'APROFES.

L'APROFES compte plusieurs projets et axes d'intervention. En voici quelques-uns:
- La sensibilisation et l’éducation des populations sur des thèmes de droit, de citoyenneté, de santé, d’économie, etc.

- La dynamisation des organisations de la société civile.

- La formation des groupes à la base sur les techniques de production (agriculture - élevage - artisanat) et de gestion, de même que sur l’alphabétisation

- Les activités de jeunesse avec la mise en place d’un centre socio-éducatif et l’organisation de camp de jeunesse durant les grandes vacances

- Le crédit, l’épargne

- L’amélioration du cadre du cadre de vie avec le reboisement et l’évacuation des ordures

- Les violences faites aux femmes avec l’ouverture d’un centre d’écoute

- Le renforcement du partenariat nord-sud et sud-sud

sábado, 10 de outubro de 2009

Ma ngi fii rek

Je viens à peine de comprendre l!ampleur de l!expression Ma ngi fii rek. Je suis ici seulement. Je vis et rien d!autre.

Un beau samedi ensoleillé aujourd!hui, je suis en attente de la plage, après le diner. Il fait très chaud, tout le monde est relax; des gens entrent et sortent de la maison à tout instant. Les mouches volent, les chats et les petits lézards recherchent l!ombre, sans copter les grenouilles.

Je voulais suivre des cours de wolof à l!Alliance franco-sénégqlqise mqis ils n!en donnent pas donc je devrai poursuivre mon apprentissage autodidacte. Mon père d!accueil est un très bon professeur.

Finalement la vie en Afrique est pas mal comme je l!avais imaginée. Je réalise que je réalise un des mes rêves en étant ici et j!en suis très reconnaissante.

L!accès Internet est beaucoup mieux que ce que j!aurais imaginé, les gens sont moins pauvres que dans mon préjugé initial et pas tant portés sur la fête. Les jours s!écoulent tranquillement, rythmés par les 5 appels à la prières quotidiens et la sueur qui dégoutte goutte à goutte. Vivre dans un pays musulman n!est pas trop contraignant bien que je ne me sente pas libre de mes mouvements et déplacements.

Être une toubab à Kaolack, ça signifie être perçue soit comme une banque soit comme une épouse potentielle * et Dieu sait qu!ils s!essayent.


Connectez-vous à Skype et ajoutez-moi comme amie, ça me fera plaisir de vous parler
delphine.meanson1

sexta-feira, 9 de outubro de 2009

Bonne Action de Grâces


Lundi ce sera férié au Québec, j'en profite pour vous souhaiter une bonne Action de Grâces. Ici point de jour férié. Peut-être irons-nous à la plage demain avec mes soeurs d'accueil. Je suis en train d'écouter du Ariane Moffat, j'avoue m'ennuyer du Québec en ce moment. Je manque de contacts avec ma terre natale. Écrivez-moi davantage svp.

Sinon pour mon travail, mon compte rendu sur la formation en violence conjugale est terminé, j'en suis à réviser mon plan de travail et à dresser une liste des bailleurs de fonds existants. Avant de bâtir ma formation, je dois examiner les ressources existantes en termes de financement.

Tout se passe bien dns ma routien kaolackienne. Je pense à vous, Ariane dans le oreilles ça aide. Passez-vous le mot pour m'écrire.

Proverbe du jour: Qui est guidé par une étoile ne ragarde jamais en arrière.
Leonardo da Vinci

quinta-feira, 8 de outubro de 2009

2 semaines à Kaolak - la routine s'installe lentement


Eh oui! Déjà 2 semaines à Kaolack. J’ai peine à y croire. Mais oui ça passe vite, je dois vous l’avouer. La routine s’installe pour ma semaine de travail, horaire, repas, la vie dans ma famille d’accueil. Je me lève à 7 :30, fais mon yoga, prend une douche, déjeune de pain baguette et breuvage chaud. Je commence à travailler à 9 :00, je vais dîner à la maison vers 13 : 00, je reviens au bureau vers 16 :00 et termine ma journée entre 18 :00 et 19 : 00. Les soirées sont relax, sans Internet, je passe du temps avec mes sœurs d’accueil, à regarder la télé, m’entraîner sur le toit, ou découvrir les alentours à pied.

Je me sens très bien chez moi, accueillie, à l’aise, à ma place. Maintenant ma famille d’accueil sait que je suis végétarienne et s’apprête à me faire des repas de légumes où je pourrai éviter la viande. Je n’en demandais pas tant. J’adore les repas en commun, tous assis à même le sol et mangeant à même le même plat. J’aime prendre des cours de wolof avec mon père d’accueil, aller en ville de temps en temps, me réveiller avec les oiseaux, les chèvres et la prière du matin.

À date côté santé je touche du bois!! Je me porte comme un charme, autant physiquement que moralement. J’apprécie tout ce qui s’offre à moi et je vis sans attentes. Je suis réellement bien et heureuse ici.

Les arbres (les quelques-uns que j’aperçois du toit) sont d’une majesté splendide. J’aime la lumière avant que le soleil se couche quand tout devient éclatant pour quelques instants, juste avant la brunante. J’aime la musique, essayer d’apprendre quelques pas de mbalax (pas évident), faire la sieste (paraît que ça fait engraisser par contre) le ataya (thé) après le dîner. Je m’adapte du mieux que je peux à ma culture d’accueil.

Kaolack est une ville tranquille. Mis à part les moustiques (desquels on peut facilement se protéger) c’est une ville où il fait bon vivre. Je me suis habituée à me faire appeler toubab et je souris seulement ou j’envoie la main.

Hier j’ai passé une journée extraordinaire et hors routine. Mon collègue canadien m’a appelé le matin pour savoir j’étais où. Je lui ai dit que je m’apprêtais à partir pour le bureau. Il m’a dit de les attendre et ils sont venus me chercher avec Baljam, chauffeur de l’APROFES, et Ndeye, et nous sommes allés faire une intervention auprès d’une famille qui vivait un cas de succession litigieuse à Ndangane, un village de pêcheurs à 2 heures de Kaolack. Vraiment aimé ma journée. J’ai mis les photos en ligne déj`sur la galerie Sénégal (voir lien à droite). Je manque d’espace ici pour tout vous raconter mais la magie de ces enfants si attachants est contagieuse. Quel plaisir de jouer avec eux, de se balader dans les rues du village main dans la main avec des enfants partout autour de nous. Je leur ai acheté des bonbons (toubab) ais après j’ai réalisé que ce n’était pas une si bonne idée parce qu’après les enfnats ne me lâchaient plus.

Et j’ai connu au village des membres de la famille de ma mère d’accueil, donc des membres de ma famille. C’est toujours drôle de faire les salutations et de se rendre compte qu’on est parents.

Proverbe wolof du jour: Ndank Ndank mooy japp golo ci naay
Traduction: il faut du temps pour éussir à attraper u singe dans la brousse. Lentement mais sûrement, on arrive toujours à ses buts.

segunda-feira, 5 de outubro de 2009

Le bonheur est dans l'instant

Puisque je vis et suis heureuse, je respire ici et maintenant. Je monte sur le toit de la maison faire mon yoga et ça me remplit de joie. Je me crois au ciel, éternelle en cet instant fugitif où le temps s’est, encore une fois, arrêté. Poète des temps modernes, je déambule au coin de la rue, insensible ou souriante aux TOUBAB que me crient les enfants, c’est selon.

J’avance le cœur léger et les yeux grand ouverts, le sourire aux lèvres et toujours prête à aider.

Aujourd’hui j’ai assisté à mon 2e mariage sénégalais. Décidément, je devrais modifier la chanson d’Amadou et Mariam (Le dimanche à Bamako, c’est le jour des mariages). C’est à Kaolack que c’est le jour des mariages, le samedi comme le dimanche. Beaucoup plus animé que la dernière fois. Beaucoup plus de gens aussi, musique, ambiance festive, bon repas mangé avec la main droite (enfin ma pratique de manger du couscous avec la main droite au CCI à Montréal m’aura servi à quelque chose).
Et tous ces enfants qui voulaient que les deux toubabs que nous sommes les photographient. Ils nous entouraient, nous caressaient les cheveux, nous tenaient la min, nous demandaient notre prénom. Attachants et un brin envahissants. Je les aime tous autant qu’ils sont. Ils voulaient tous avoir notre attention. J’aimerais bien enseigner à des enfants ici. Il me semble que je me plairais bien dans cette tâche.

Hier Ndeye et Danielle sont intervenues dans une situation de crise : une petite fille de 10 ans qui a été violée à plusieurs reprises par un homme proche de la famille. Il la payait pour acheter son silence. Au moment où j’écris ces lignes, l’homme est derrière les barreaux car 3 hommes courageux se sont levés pour porter plainte contre lui et le dénoncer. Le témoignage de la fillette a également été entendue. Au moins cette histoire a une fin heureuse puisque le coupable est maintenant derière les barreux et qu’il passera en cour la semaine prochaine.

Temps pour moi de conclure mon compte-rendu sur la formation en violence conjugale.

Je vous souhaite à tous un très bel automne.

domingo, 4 de outubro de 2009

J'ai gambadé en Gambie

Je viens de passer quelques jours en Gambie dans la famille de Baljam dans le village de Latrikunda (Kunda veut dire famille). On a été super bien accueilli et on a été à la plage Sénégambie. Les photos seront bientôt mises sur mon site de photos Picasa (lien sur la page principale).

Donc la Gambie c'est superbe, ça équivaut un peu au Canada (colonisation anglaise) ou on peut le comparer à Montréal versus le reste du Québec (minorité anglophone entourée de francophones. Les gens sont sympathiques, parlent wolof, on appelle ce pays the smiling coast of Africa, je peux comprendre pourquoi!!

Beaucoup aimé la visite de Banjul, la capitale, la plage, l'accueil dans la famille de Baljam. Anecdote: alors qu'on se rendait à la plage en taxi, une roue est partie et le taxi a dû s'arrêter brusquement sur le bord du chemin. On a pris un autre taxi pour faire le reste du chemin.

oje trouve que la Gambie ressemble beaucoup au Sénégal. La seule différence est que la Gambie a des institutions qui découlent de la colonisation anglaise et le Sénégal de la France. Comme le canada quoi.

Je suis bien heureuse d'être maintenant de retour à Kaolack, dans ma famille, ma maison, revoir des gens que je connais, reprendre le travail. Le voyage de retour hier a été assez long et pénible vu la noirceur, l'état piteux de la route (trouée de nid d'éléphants), le manque de transport vers Kaolack, et le traversier qui venait de partir, on a donc dû attendre une heure pour le suivant.

au plaisir de recevoir de vos nouvelles!!!