quarta-feira, 10 de fevereiro de 2010

Un beau baptême sénégalais



Ça devait être le deuxième ou troisième baptême auquel j’assistais, hier. Bref, en voici un petit compte rendu.

Le matin, ma mère d’accueil m’avise qu’il y un baptême ce jour-là chez une coordonnatrice de l’APROFES, et que tous les employés d’APROFES s’y rendront. Je m’habille en conséquence avec mes atours sénégalais et mes grosses boucles d’oreilles bien voyantes. Je me rends au bureau en me rendant compte que ma mère est déjà partie. C’est l’effervescence là-bas! Tout le monde est bien habillé, les femmes babillent entre elles et rient. L’atmosphère est à la fête. On mange du laax (purée de mil avec du lait caillé). Je prends du temps pour discuter avec les femmes et pour lire des documents relatifs au financement et aux bailleurs de fonds.

Vers 13 : 00, on quitte le bureau dans différents véhicules pour se rendre chez la mère du nouveau-né, pas trop loin de l’APROFES. On s’entasse dans les voitures, 4 en arrière et 3 en avant, c’est très drôle. Une fois arrivés, on salue autour les gens de la maison et on prend place. Les hommes qui occupaient déjà les fauteuils quittent précipitamment les lieux sans demander leur reste en voyant arriver une armée d’autant de femmes aussi bien parées. L’équipe APROFES est si nombreuse qu’on occupe tout le salon! On doit être une quinzaine, 11 femmes et 4 hommes. Les discussions, les blagues et les rires continuent à aller bon train, et les voix montent plus haut encore que dans le bureau. Les langues se délient. C’est une belle expérience de se retrouver avec toute l’équipe hors du bureau. Je ne comprends certes pas tout ce qui se dit mais les rires sont contagieux et la bonne humeur n’a pas de frontière culturelle. Je me fais amie-amie avec la fille de Dienaba, 4 ans, grande sœur du bébé baptisé qui portera dorénavant le nom de Idrissa.

Finalement la mère de l’enfant baptisé apparait, triomphale. Elle resplendit et semble tellement heureuse et épanouie. Elle est vêtue de ses plus atours. Je ne l’ai jamais vue aussi belle! La vie lui fait certes un beau cadeau en la choyant avec ce troisième enfant bien portant. Elle a maintenant 2 garçons et une fille, le rêve pour toute femme sénégalaise, si ce n’est pour toute femme tout court. Lorsque l’enfant, après s’être promené de mains en mains sous les exclamations moqueuses, se met à réclamer sa tétée à grands cris, elle abaisse sans pudeur sa robe et dévoile devant hommes et femmes présents sa poitrine nourricière, dont l’enfant se hâte de trouver l’extrémité pour se repaître goulûment. Tout le monde la regarde allaiter son enfant, admiratif et contemplateur. Il n’y a ma foi pas de plus beau spectacle au monde.

Après la séance de photos obligatoire au sourire crispé, tous réunis dans les différents coins du salon, le repas du midi est servi. De grands plateaux sont déposés dans chaque coin de la pièce et spontanément, des rassemblements humains se forment alentour. Le repas traditionnellement servi lors d’un baptême est le ceep bu yaap (riz à la viande) un riz coloré de brun, savoureux, de la viande de bœuf qu’on doit déchirer avec les doigts, des carottes en mini morceaux, des olives et des petits oignons blancs. C’est délicieux et je mange bien plus qu’à ma faim, encouragée par les ‘’Lekkal, Khoudia’’ insistants de mes congénères. Après on remet à chacune et chacun un sac d’eau (oui oui un sac d’eau) potable, qu’on perce avec les dents à une extrémité avant de s’envoyer le contenu dans le gorgoton. Et pour bien terminer le repas, chacun a droit a un jus de fruits, communément appelé ‘’boisson’’, une bouteille individuelle de vrai jus avec des morceaux de fruits à l’intérieur, provenant du Maroc, de l’Espagne ou d’un autre pays mais pas du Sénégal. Toutes ces bouteilles vides en aluminium sont une source importante de déchets, elles ne sont pas recyclées et très peu réutilisées. Repus, on s’affale sur les fauteuils, en silence. Quelques femmes s’affairent à ramasser déchets, cuillères, plateaux terminés ou non, et d’emporter le tout hors du salon. La gestion des déchets consiste le plus souvent à cacher ce qu’on ne veut pas voir, et c’est pareil dans plusieurs pays.

Après une quinzaine de minutes de digestion paisible, un leader, chauffeur d’un des véhicules, donne le signal du départ. On se lève d’un mouvement et on part 4 à 4, cherchant nos sandales parmi le tas de sandales à l’entrée du salon, dans une confusion joyeuse et sans scandale (le jeu de mots était trop facile). On s’entasse de nouveau dans les voitures, on roule quelques coins de rues et hop! On est de retour au bureau où on prend encore des photos de tout ce beau monde si bien habillé.

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