sexta-feira, 11 de dezembro de 2009

Séminaire sur le genre à Baback

Je viens de passer 3 jours hors de Kaolack pour coanimer avec ma mère d'accueil un atelier de formation en gnre dans la localité de Baback, à 3 heures de route de Kaolack.

J’ai quitté Kaolack avant-hier matin à 5 :00 pour un village appelé Babak et situé dans les environs de Diourbel. Les villageois qui participent à ce séminaire font partie d’un groupement villageois mixte. Ils pratiquent l’élevage et l’agriculture. Ce séminaire a pour but de les familiariser au concept de genre, de leur permettre de démystifier les différents rôles et fonctions attribués aux hommes et aux femmes et de les faire prendre conscience du rôle plus actif que les femmes peuvent jouer dans les instances décisionnelles.

À notre arrivée, on nous a fait visiter les élevages de moutons, de canards et de poules. Les enfants restaient près de la voiture, la touchaient, me touchaient. Ils semblaient n’avoir jamais vu de voiture ni de toubab auparavant. Un des enfants, un garçon particulièrement agressif, s’amusait à courir après les autres avec une branche pour les frapper.

Le séminaire a commencé bien après l’heure prévue, après que table, bancs, chaises et tableau aient été installés en plein air, à l’ombre des arbres qui se déplaçait au fil des heures et nous aussi par le fait même. D’abord chacun s’est présenté, timidement. Ensuite on a expliqué les thèmes à voir durant le séminaire, et distribué les rôles et responsabilités à ceux qui le désiraient (animation, gestion du temps, faire le rapport de la journée). Pour le repas du midi, il y avait une confusion au niveau de l’organisation, à savoir si la nourriture était partagée et mangée en groupe, ou si chacun rentrait manger chez soi. Finalement, on a mangé sur place chez l’une des familles sérères du village, très accueillante d’ailleurs, un délicieux riz avec du poison et des légumes. On a d’ailleurs eu droit à deux repas puisqu’un autre membre du groupe est également venu nous porter à manger.
Durant l’après-midi, les participants ont été rassemblés en 3 groupes distincts. Ils ont travaillé à définir le statut de la femme au Sénégal (ses droits, obligations, codes moraux, etc.)

La journée de travail s’est terminée passé 18 :00. Le soleil se couchait à l’horizon lorsque nous avons quitté Babak pour notre centre d’hébergement pour les 2 nuits à venir, l’ISRA (Institut Supérieur de recherche agronomique) de Bambey. Binta voulait que je conduise sa voiture, finalement c’est elle qui a pris le volant. Théoriquement on savait comment sortir du village, rejoindre la route principale et se rendre à l’ISRA mais vu la noirceur, ce ne fut pas le cas. Nous avons tournoyé dans les routes de terre, demandé notre chemin au moins 5 fois et dépassé l’ISRA sans le voir faute d’avoir des yeux qui savent lire les pancartes la nuit. Heureusement, nous avons pu compter sur nos collègues masculins pour venir à notre rescousse et venir nous chercher avec leur véhicule et nous indiquer la voie à suivre pour nous rendre à L’ISRA.

Rendus là-bas, panne d’électricité, no s’est installées dans le noir, on a soupé dans le noir et bien fait usage de la chandelle gracieusement laissée allumée dans notre chambre. Aujourd’hui j’ai découvert qu’il n’y avait pas d’Internet ici, du moins pas avec mon ordi, mais je devrais survivre à ce constat.

Aujourd’hui une femme est presque morte sous mes yeux. Elle a voulu traversé la grande route, le bus passe si vite ici… Tout a dû se dérouler trop vite. À notre arrivée au croisement, on a aperçu un attroupement de badauds. J’étais tentée de les interpeller par la vitre du véhicule pour savoir ce qu’il se passait. Un homme s’est approché et nous a expliqué qu’une femme venait de perdre a vie en tentant de traverser la rue. Ça aura été, pour cette vie-ci, la dernière traversée que cette femme aura faite. J’ai presque vu son cadavre encore chaud sur le sol entouré des badauds qui ne savaient pas trop quoi faire, ni moi d’ailleurs. On fait quoi face à une mort si brutale, si injuste? Et en pensant que ça aurait pu être moi des larmes me sont montées aux yeux.

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